La Reconquista : Comment les royaumes musulmans ont été expulsés d’Espagne

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  • Le 30/05/2015
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posted by: Nass el houma pointe pescade
Saturday: 30/05/2015

 

La Reconquista : Comment les royaumes musulmans ont été expulsés d’Espagne


La Reconquista, terme espagnol, définit la reconquête des royaumes musulmans de la péninsule Ibérique par les souverains chrétiens. Elle commence en 718 dans les Asturies, et s’achève le 2 janvier 1492 quand Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, les «Rois catholiques», chassent le dernier souverain musulman de la péninsule, Boabdil de Grenade, achevant l’unification de l’essentiel de l’actuelle Espagne Ibérique et mettant fin à la présence des royaumes musulmans qui a duré plus de sept siècles et demi.
Depuis la fin de l’Hispanie romaine, les Wisigoths ont dominé la péninsule Ibérique, période dite de l’Hispanie wisigothe.Après l’invasion musulmane en 711 et la bataille du Guadalete, presque toute la péninsule sauf le nord, tombe sous la domination musulmane en moins de cinq ans. La Reconquête commence en 722 lorsque les musulmanssont défaits à labataille de Covadonga par Pélage, noble d’origine wisigothe ou Asture. Mais ce n’est que plusieurs siècles plus tard que les chrétiens envisagent leurs conquêtes comme un effort commun pour restaurer le royaume wisigothique, notamment après que Charlemagne et son fils Louis aient libéré la région de Barcelone à partir de l’expédition de Charles en 776.
Les combats contre les Maures n’empêchent pas les royaumes chrétiens de s’affronter entre eux ou de s’allier aux souverains musulmans. La vulnérabilité et les divisions des royaumes chrétiens les amènent, pour nombre d’entre eux, à devoir acquitter un tribut aux seigneurs maures dans ce qui apparaît comme une forme de vassalité. L’inverse sera également vrai après la grande victoire chrétienne qui libère Tolède et près de la moitié de l’Espagne en 1085. Des nobles musulmans appellent à leur secours des chrétiens pour se préserver de musulmans et leur versent tribut en se soumettant.En 978, Almansor devient le Hadjib du nouveau calife de Cordoue, Hicham II, et prend ainsi la réalité du pouvoir. Contrairement à ses prédécesseurs, il brille par sa violence et son intolérance religieuse. En 985, Almansor attaque et pille Barcelone, emmenant avec lui de nombreux esclaves.
Ce sont les États riches, irrigués par l’occident chrétien, structurés et détenteurs d’un savoir aussi avancé que celui du califat de Cordoue qui vont mener la Reconquista. La reconquête débuta en 1006 par la célèbre Bataille de Tora, avec pour belligérants, le Califat de Cordoue contre une alliance des comtes catalans partie de Besalu. Ce tournant marquant de la Reconquista eut pour issue une déroute musulmane et le retour d’Abd al-Malik à Cordoue.
Après l’effondrement du califat omeyyade de Cordoue au 11ème siècle et son émiettement en une multitude de royaumes, le rapport de forces va s’inverser, les divisions au sein de l’espace musulman deviennent également importantes. Les chrétiens profitèrent de l’émiettement des forces musulmanes et des rivalités chroniques entre les princes musulmans pour travailler à la Reconquista. Par ses offensives heureuses, le roi Ferdinand 1eravait réduit au rang de tributaires les rois de Séville, Badajoz, Tolède, Saragosse, et élargi ses frontières dans toutes les directions. En 1063, le pape Alexandre II décidait l’octroi d’une indulgence spéciale à quiconque irait lutter contre les musulmans d’Espagne, et les chevaliers de France vinrent en nombre (Aquitains, normands, champenois notamment) se joindre à leurs pairs du territoire espagnol, puisqu’il s’agissait d’une croisade. Le 6 mai 1085, près de la moitié du territoire espagnol est redevenu chrétien.
L’Andalousie musulmane perd son indépendance à la fin du XIe siècle avec la conquête des Almoravides berbères, venus d’Afrique du Nord, qui donnent un coup d’arrêt à l’avance chrétienne à Sagrajas. C’est aussi la fin d’un âge d’or culturel : les Almoravides, Sahariens austères et rigides, favorisent plus les religieux que les poètes ou les philosophes. Ils déportent des chrétiens au Maroc. L’affaiblissement du sultanat almoravide entraîne une seconde vague de l’islam berbère, celle des Almohades, qui en 1147 dominent le Maghreb et Al Andalous, après avoir infligé une défaite aux Castillans lors de la bataille d’Alarcos.
En 1179, les princes chrétiens se partagent les terres à conquérir au traité de Cazola ; la Castille profite ainsi d’un accès à la mer Méditerranée par Carthagène, ce qui stoppe l’expansion aragonaise. À partir de cette bataille, les musulmans se retrouvent en position de faiblesse jusqu’en 1492, certains musulmans retournent en Afrique du nord, cependant que de nombreux chrétiens dits mozarabes préfèrent rejoindre le nord chrétien ou se révolter. La prise de Cordoue (1236) et de Séville (1248) par les Castillans est complétée par les dernières campagnes de la Reconquista aragonaise (Valence et Baléares) et portugaise (Algarve). Les musulmans ne dominent plus que dans le royaume Abencérage de Grenade qui représente moins d’un dixième de l’Espagne. Les Almohades perdent le contrôle du détroit de Gibraltar, de Tlemcen, Bougie (Béjaia), et Tunis.
Le royaume de Grenade, alors sous la forme de l’émirat de Grenade, avait été reconnu comme le vassal de la Castille depuis 1246 et ainsi devait lui payer un tribut. De temps en temps, éclataient des conflits à cause du refus de payer ; ce qui se terminait par un nouvel équilibre entre l’émirat maure et le royaume catholique. En 1483, Mohammad XII devient émir, dépossédant son propre père, événement qui déclencha les guerres de Grenade. Un nouvel accord avec la Castille, provoqua une rébellion dans la famille de l’émir et la région de Malaga se sépara de l’émirat.
Malaga fut pris par la Castille et ses 15 000 habitants furent faits prisonniers ; ce qui effraya Mohammad. Ce dernier, pressé par la population affamée et devant la suprématie des rois catholiques qui avaient même de l’artillerie, capitule le 2 janvier 1492 terminant ainsi onze ans d’hostilité pour Grenade et sept siècles de présence du pouvoir islamique en Espagne. La présence des populations musulmanes, les mudéjars (musulmans sous domination chrétienne) prit fin en 1609, lorsqu’elles furent totalement expulsées d’Espagne par Philippe III. Dès 1449, donc avant la chute de Grenade (1492) et jusqu’au milieu du XVIe siècle, d’importantes institutions espagnoles, civiles ou ecclésiastiques, promulguèrent, chacune de leur côté, les décrets dits de la limpieza de sangre («pureté du sang») ayant pour but d’extirper d’Espagne les héritages musulmans et juifs. Mais l’objectif était d’ordre religieux et c’est l’appartenance réelle à une religion qui fut déterminante. En 1492, les rois catholiques, voulant imposer la foi chrétienne à l’ensemble du royaume (tous les sujets devant observer la même loi), prononcèrent l’expulsion des musulmans et des juifs d’Espagne non convertis, provoquant également un exil. Les musulmans non convertis furent expulsés en 1502. Ne restèrent alors en Espagne que de nouveaux convertis appelés les Morisques. Après différentes péripéties, ceux-ci seront définitivement expulsés, un siècle plus tard, en 1609 au motif qu’ils ne s’assimilaient pas et étaient suspectés d’aider leurs coreligionnaires du Maghreb lors d’attaques par mer .

 

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