Fontaines d’Alger et de sa banlieue : Sources de vie d’antan

 

 

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posted by : Nass el houma pointe pescade

ONE SATURDAY 28/02/2015

Fontaines d’Alger et de sa banlieue : Sources de vie d’antan

Fontaine de la rue bab azoun alger

 

 

Les fontaines mauresques algéroises représentent un patrimoine historique et culturel inestimable, avec leurs architectures, leurs blancheurs brodées d’arabesques, dotées de marbre et surmontées d’inscriptions séculaires gravées et ornent le haut de ces points d’eau. Autrefois, la fontaine était, pour les habitants d’Alger, une chose des plus précieuses pour laquelle ils vouaient une sorte de culte.
Ces sources de vie d’antan, très appréciées durant des siècles, portent des noms calligraphiés sur de la céramique pour certaines, des carreaux de faïence d’origine ou encore des colonnes en marbre pour d’autres, coulent en continu pour le plus grand bonheur des riverains comme des simples passants ou des voyageurs. L’eau pure qui jaillit de ces fontaines est servie gracieusement par la nature. S’abreuver d’eau fraîche à volonté, remplir chaque jour des jarres entières pour ravitailler la famille, rencontrer les amis et voisins autour d’une source d’eau naturelle, voilà les premiers souvenirs qui se bousculent dans l’esprit des gens d’autrefois lorsqu’ils évoquent les fontaines édifiées dans des emplacements non loin des maisons de la médina ou sur des routes et chemins menant au centre de la ville.
L’historien Abderrahmane Khelifa, rappelle que «la Casbah d’Alger comptait à l’origine 175 fontaines intégrées dans un système hydraulique très élaboré et alimentées par quatre aqueducs». En plus, note-t-il, «elles étaient toutes bien décorées avec des inscriptions mentionnant la date de leur fondation».
Durant le grand tremblement de terre qui secoua Alger en 1755 et qui déplaça le cours des nappes en endommageant les canalisations, certaines fontaines se sont taries, et il ne reste que les emplacements pour quelques-unes. Les fontaines étaient utilisées par des professionnels qu’on appelait les «porteurs d’eau» (el gueraba), qui déambulaient dans les ruelles du souk et offraient aux passants assoiffés une coupe d’eau fraîche parfumée à l’huile de cade.
L’une des plus anciennes fontaines est celle située à l’angle de la rue Porte-neuve et de la rue des Dattes dans la Casbah, dont l’emplacement existe actuellement; elle a été construite vers 1510-1520 au début de la fondation de la Casbah par le Sultan berbère Bologhine Ibnou Ziri Ibnou Menad.
Les fontaines d’Alger situées dans les différents quartiers de la Casbah d’Alger sont : Zoudj Aioune, Ain Bir Djebbah, Ain Sidi Abdellah et Ain Bir Chebana , Aïn Sidi Ramdane, Aïn M’zaouqa, Aïn Sidi M’hamed Chérif, Aïn Sidi Benali.
Alger regorgeait d’eau à des époques déterminées. L’appellation «Hydra» est historique et doit remonter à l’occupation byzantine. Si on l’a baptisée «Hydra», d’un toponyme d’origine grecque, c’est parce que ce flanc de montagne de la région d’Alger était riche en nappes phréatiques. D’ailleurs il existe une ile en Grèce, appelée Hydra.
La fontaine adossée au mur du cimetière chrétien de Saint-Eugène (actuel Bologhine) fut restaurée en 1909 et en 1936. Il est écrit, en arabe, sur le fronton de celle-ci: «L’homme puissant animé d’intentions sincères en vue de belles actions et de bonnes œuvres (que Dieu vivifie ses projets en ce bas-monde et dans la dernière demeure), le très pieux seigneur Mustapha-Pacha, gouverneur d’Alger, a ordonné la construction de cette fontaine à cause de la pureté de son eau. Année 1219 Hidjri, 1805».Le Dey Mustapha-Pacha régna de 1795 à 1805 et périt, assassiné par un janissaire.
La fontaine bleue (Ain Lazreg) était située près de l’hôpital Mustapha-Pacha et a été construite par Baba-Ali, Pacha, en 1179 Hadjri, 1765. Il régna de 1755 à 1766. Au dessus de cette fontaine il est transcris, en arabe, ceci:«Ali-Pacha a laissé des traces de cette existence dans le séjour affecté à celle-ci. Emu de compassion, il a étendu une aile illustre sur ceux qui l’habitèrent. Dans sa bienfaisance, il a libéralement porté ses désirs vers les bonnes œuvres. Puisse-t-il rencontrer la grandeur sans cesse et rester sur la garde de la protection divine».
La fontaine du Beau-Fraisier, édifiée par le Dey Hussein en 1823, était située près d’un bras de l’oued M’kassel (Rivière des Lavoirs) à l’ouest de Bab el oued; il est dit: «En ce monde perfide, que ma fontaine reste comme un souvenir. Son constructeur est Hussein-Pacha, célèbre en Occident et en Orient».
Les deux fontaines de l’Amirauté: l’une est voisine de la grande voute, fut édifiée par Baba-Ali en 1765; Elle n’était pas loin de l’endroit où les Espagnols avaient construit leur Pénon en 1510. Elle présente d’anciennes faïences et des plaques de marbre joliment décorées. Son inscription se termine ainsi « Puisse-t-il (le Pacha) être admis sans jugement au plus haut du Paradis».L’autre située près des voutes du front de mer a été édifiée en 1820 par le Dey Hussein. Ses marbres furent décorés de belles arabesques, de floraisons d’œillets et de tulipes. Elle décore, maintenant, les jardins des Antiquités du parc de Galland, sur les hauteurs d’Alger.
Les fontaines de la banlieue d’Alger:
Dans la banlieue d’Alger plusieurs fontaines sont édifiées et dédiées pour le grand bonheur des voyageurs qui sillonnent péniblement, jadis, les routes poudreuses et ensoleillées. Parmi ces points d’eau, il y a la fontaine du Hamma qui est surmontée d’une inscription qui dit: «O Dieu! Il n’est donc aucune limite à la perfection de la puissance, puisque, à force de creuser la terre, les sources apparurent à la place de l’eau trouble, coulant grâce à ta magnanimité, comme une onde saine pour le peuple de la Foi. Abreuve de l’eau du Kaouter (fleuve du Paradis) le zèle serviteur de ta bonté». Son fondateur fut le Pacha Baba-Ali en 1759.
La fontaine de Bir Mourad Rais (le puits du Rais Mourad); ce grand marin était un hollandais et devint chef des marins d’Alger après s’être converti à l’islam. En 1661, il enleva 237 personnes sur les cotes irlandaises qu’il fit vendre à Alger, au Badistan (près de l’actuelle place des Martyrs). La plaque de marbre contient les paroles suivantes: «A merveille, bonheur immense! Le Dieu créateur a favorisé cette œuvre. Le gouverneur du «Boulevard de la Guerre Sainte» (Alger) a construit cette fontaine. C’est la source de la vie! Bondis pauvre étranger! Bois son eau et fais une prière pour Hassan-Pacha!»
A Birkhadem (le puits du serviteur) s’élève une ravissante fontaine de marbre édifiée par le Pacha Baba-Hassan en 1797; sur l’inscription il est dit: « l’Asef de l’époque, Hassan- Pacha, dont aucun siècle n’a vu d’égal, doué de générosité et de munificence, de justice et de bienfaisance, dont la personnalité fait honneur au monde entier, a créé du néant cette fontaine, afin que l’homme boive son eau et la vie tout ensemble. Que Dieu agrée ses bonnes œuvres! Qu’il lui accorde comme récompense la félicité et le témoignage de sa satisfaction!».L’Asef: Là, on compare Hassan-Pacha à un ministre de Salomon (Sidna Souleymane). La fontaine de Tixeraine a été élevée par Hassan-Pacha en 1797 et sur laquelle on lit:«L’ami des bonnes œuvres, Hassan-Pacha, mine de générosité et de munificence, après avoir fait couler cette source vive, a eu bien la bienveillance de commander une fontaine. N’erre plus dans la vallée de la soif! Ceci est un guide par celui qui l’a vue. Bois jusqu’à ce que tu sois désaltéré à la source de la vie. Lève les mains et fais une prière»

Nass el houma pointe pescade le 28/02/2015 ..

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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