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1er Novembre 1954: portée par tout un peuple

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Posted By Nass El Houma Pointe Pescade

le 1er Novembre 2016

1er Novembre 1954: l’éclosion d’une révolution portée par tout un peuple

 

Le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er novembre 1954, n’est pas venu du néant ou le résultat d’une action irréfléchie, et encore moins d’une aventure hasardeuse instrumentée par une main étrangère comme le soutenait le régime colonialiste avant que ce mensonge tombe en désuétude face aux exploits du FLN-ALN. Et devant ce sursaut patriotique de tout un peuple sevré de liberté.

 

Les auteurs de la proclamation du 1er Novembre 1954, qui sera, après une lutte de sept ans et demi, l’un des textes fondateurs de l’Etat algérien indépendant, expliquent clairement et d’une manière succincte, les raisons, les objectifs et le contexte de déclenchement de l’une des plus célèbres révolutions de l’histoire moderne de l’humanité.

La dimension révolutionnaire de la lutte armée prend, en effet, racine et s’appuie entièrement sur l’engagement populaire à soutenir la noble cause, alors en passe d’éclore dans un environnement de gestation politique marquée par la fin d’un cycle de résistance pacifique dont les limites semblaient atteintes avec la désintégration organique et structurelle du socle du Mouvement national conduit par le PPA/MTLD noyé dans une lutte de positionnement entre les centralistes et les messalistes. Et d’une manière générale par la faillite de la classe politique algérienne d’alors, incapable de passer du stade de la réflexion à l’action décisive, tant attendue par le peuple qui depuis les massacres de 1945 avait définitivement rompu l’espoir de recouvrer son indépendance par la voie purement politique.

                      L’adhésion populaire aux mots d’ordre de la révolution

 L’engagement populaire pour soutenir la révolution à laquelle avaient appelé le FLN fut un acte logique. L’Algérien d’avant la révolution ne pouvait plus, en effet, faire confiance à un système colonial qui l’a relégué à la catégorie de sous-homme. Pis encore, sa condition humaine avait atteint des abysses on ne peut plus humiliants. Dans son livre «Décoloniser l’Histoire», Mohamed-Chérif Sahli évoque des exemples de cette propension systématique d’asservissement de tout un peuple par la France coloniale. Ainsi, on peut y lire : «Un cheval de colon a droit à 800 kg de céréales par an pendant que nos compatriotes doivent se contenter d’une ration fictive de 7,5 kg par mois. Ration fictive, parce que rarement servie dans son intégralité.»

Cette illustration est l’une des allégories de discrimination qui dévoile toute la cruauté d’un régime raciale instauré par une nation se revendiquant comme le berceau des droits de l’homme. Des exemples pareils minent tout le parcours colonialiste en Algérie depuis 1830, date de son avènement. Fait de privations, d’exactions à coups d’enfumades, d’extermination à grande échelle ainsi que de tentatives récurrentes d’acculturation, le système colonial avait cimenté, au contraire de ses desseins, l’unité du peuple algérien aspirant à disposer de son destin en se débarrassant à tout jamais du joug des envahisseurs.

Les pères de la Révolution, conscients de l’ampleur de la volonté populaire en latence, s’étaient adressés directement au peuple algérien et aux militants de la cause nationale en particulier par un appel direct, faisant ainsi fi des voies infécondes des chapelles politiques anesthésiées et sclérosées par une stratégie attentiste.

                                                     Action libératrice

«Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le Mouvement national a atteint sa phase finale de réalisation. En effet, le but du mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions favorables pour le déclenchement d’une action libératrice», lit-on dans la proclamation du 1er novembre. En partant de ce postulat, le secrétariat général du FLN a, à travers le même appel, sensibilisé le peuple sur l’urgence de s’engager dans la lutte armée et transcender, par cette action, les clivages qui immobilisent la classe politique d’alors. A ce propos, il est mentionné dans la proclamation que «devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorité des éléments sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le Mouvement national de l’impasse».

Depuis notamment 1945, l’option de la lutte armée comme seul moyen de vaincre le colonialisme s’était imposée graduellement comme solution ultime. La création de l’OS et l’installation de cellules clandestines dans les maquis en charge de mobiliser les populations s’inscrivaient dans cette optique que les espoirs de tout un peuple alimentaient.

Faire face à l’une des grandes puissances mondiales de l’époque ne pouvait prendre corps dans la réalité sans qu’il y ait au préalable une adhésion populaire massive. Les jours, les mois et les années suivant le 1er novembre 1954 ont démontré que la révolution algérienne est d’essence populaire. Elle est faite par le peuple et au seul bénéfice du peuple. Après sept ans et demi de lutte, les objectifs tracés par la proclamation de novembre 1954 ont été atteints. 

 

 

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