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L’attaque d’Alger par l’Empereur Charles Quint en 1541

 

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Posted by:Nass el houma pointe pescade

One Monday : 09/03/2015

L’attaque d’Alger par l’Empereur Charles Quint en 1541

L’attaque d’Alger par l’Empereur Charles Quint est une bataille qui s’est déroulée le 20 octobre 1541. Cette bataille a opposé les habitants d’Alger, sous le commandement de Hassan Agha, à une puissante armée européenne menée par Charles Quint, et fut remportée par les Algériens.
Charles Quint, à l’origine Charles de Habsbourg, est né le 24 février 1500 à Gand, dans le comté de Flandre (Pays-Bas des Habsbourg), et mort le 21 septembre 1558 au monastère de Yuste dans la province d’Estrémadure (Espagne). Prince de la maison de Habsbourg, maître notamment de l’Espagne et de son empire colonial, des dix-sept provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples, des possessions des Habsbourg, il est élu Empereur d’Allemagne en 1519, et devient le monarque chrétien le plus puissant de la première moitié du XVIe siècle.
Confiant de son succès par la prise de Tunis en 1535, Charles Quint décide d’attaquer Alger et d’en finir avec la Régence d’Alger. Plusieurs de ses alliés mettent en garde l’empereur d’attaquer tard dans l’année, car aucune entreprise navale d’importance ne doit se faire entre septembre et mars. Mais l’empereur passe outre. Toutes les nations de la Méditerranée occidentale hormis la France, allié de Soliman en cette époque, participent à cette expédition. En Espagne, la préparation des forces est confiée à Cortes et en Italie à Fernand de Gonzague. Les forces rassemblées sont importantes: 22 000 hommes sont commandés par le Duc d’Albe, et la flotte de plus de 500 bâtiments manœuvrés par 11000 marins est sous les ordres d’Andrea Doria; Charles Quint est le commandant suprême.
Le 20 octobre 1541, la flotte est devant Alger. Hassan Agha commande Alger, en l’absence de Barberousse présent à Constantinople. Il réunit les principaux habitants de la ville, les gens de loi, les imams des mosquées et les chefs des Zaouias à se rendre à l’hôtel du gouvernement et sous un ton énergique déclare: «Ce n’est pas la première fois qu’Alger a été assailli par les infidèles. A une époque où elle était à peine entourée de murailles, sous le gouvernement d’Aroudj-Reis, et sous celui de Kheireddine-Pacha, nous avons vu de nombreuses armées de chrétiens conjurer sa ruine ; eh bien, la main protectrice de Dieu, qui a su rendre leurs efforts inutiles, et qui les a forcés à retourner dans leur pays, couverts de honte et d’ignominie, cette main toute puissante viendra encore à notre secours. Non, l’Être suprême que nous adorons, ne permettra pas que les ennemis de sa loi humilient le peuple qu’il aime. Songez, O habitants d’Alger, que vous vous êtes dévoués particulièrement à la guerre sainte, et que, pour mériter le titre de défenseurs de l’islam, il faut savoir mépriser cette vie passagère ; rappelez-vous qu’il faut être disposé à verser son sang pour le triomphe de la parole de Dieu, et que le nombre de vos ennemis ne doit pas vous épouvanter. Vous connaissez d’ailleurs ce passage de notre livre sacré où il est dit: «combien de fois une petite troupe n’a-t-elle pas vaincu une armée plus grande avec l’aide de Dieu?» Dieu, voyez-vous, n’abandonne jamais ceux qui sont constants dans le parti de la bonne cause; que votre position est belle après tout ! Vous avez le choix entre deux avantages également désirables, la Victoire ou le Martyr. Nous sommes tous condamnés à mourir; c’est là le terme de notre court pèlerinage. Le sort de celui qui meurt les armes à la main en défendant son pays et sa religion, est, à coup sûr, bien plus digne d’envie que le destin d’un homme qui voit la trame de sa vie détruite par une maladie longue ou aiguë. Le prophète (Qsssl), nous a annoncé que le Paradis est soutenu sur les fourreaux des sabres, et que les épées des martyrs de la Foi, suspendues à l’entour du trône de la majesté divine, en feront le plus bel ornement. O mes Frères! Quel bonheur nous attend! Dieu nous a fait la grâce d’amener les infidèles sur nos terres, pour que nous ayons le mérite de les combattre. Heureux, mille fois heureux celui qui doit boire la coupe du Martyre ! Animons-nous d’un saint zèle, unissons nos efforts; nous avons su jusqu’à présent défendre notre ville contre toutes les entreprises de nos ennemis: soyons-en sûrs, il ne nous faudra pas vaincre plus de difficultés pour repousser aujourd’hui celui qui nous attaque. Ce sont les mêmes hommes, ce sont ceux que nous sommes accoutumés à vaincre; avec la protection du ciel qui veille sur nous, leurs noirs projets doivent échouer. Pour peu que chacun fasse son devoir, nous pouvons nous flatter de tenir longtemps ces infidèles en échec. Dans l’intervalle, quelque puissant secours nous arrivera de la part de notre glorieux Sultan, et ce sera sans doute Kheireddine Pacha, qui sera chargé de nous l’amener».
La Bataille autour d’Alger
Le temps est calme, les navires mouillent entre les embouchures des oueds El Khemiry et El Harrach. Les troupes d’Alger sont sous le commandement du Cheikh Sidi Said Cherif. Les premiers débarquements commencent le 23 octobre. Leur premier soin fut de creuser des fossés autour de leur camp, et d’y dresser des batteries pour en défendre l’approche. Charles Quint fit transporter l’artillerie sur la colline qu’on nomme Koudiat-E-Saboun (la colline du savon); c’est la hauteur où se trouve aujourd’hui Fort l’Empereur, qui tire son nom, comme chacun sait, du choix que fit Charles-Quint de ce lieu pour y faire camper son armée. Les autochtones d’Alger le nomment Sultan-Kal’-Aci (château du sultan). Le lendemain, une manœuvre d’encerclement commence par le sud alors qu’Alger subit un bombardement naval. Un assaut des trois portes Bab Azoun, Porte-Neuve et Bab El-Oued assurera la chute. Mais dans la nuit du 24 au 25 octobre, la pluie tombe en un véritable déluge. Au lever du jour, les troupes sont trempées, transies et fatiguées par le harcèlement auquel elles ont été soumises de la part des Algérois. La garnison, sous les ordres d’El-Hadj Mami assurant la défense de la porte de Bab Azoun sort et attaque les chrétiens avec leurs arbalètes. Ceux-ci ne peuvent se servir de leurs arquebuses dont les mèches sont mouillées par l’eau de pluie. Ils résistent bien, surtout les chevaliers de Malte. Les Algériens sont repoussés et l’artillerie chrétienne entre en action. Mais l’artillerie du siège n’a pas été débarquée, et l’artillerie de campagne n’a aucun effet sur les fortifications. Une deuxième sortie des Algériens met à mal les troupes qui sont obligées de se retirer. Cet assaut ne tourne pas au désastre grâce à l’intervention des Lansquenets allemands.
Le mauvais temps continue, la pluie et le vent dureront trois jours et des dizaines de navires s’échouent sur la plage: les plus basses estimations parlent de près de 90 navires. Andrea Doria donne l’ordre d’appareillage et la flotte va mouiller sous l’abri précaire du Cap Matifou (actuelle Tamentefoust) abandonnant les troupes terrestres. Charles-Quint donne le signal de la retraite le 26 octobre et les troupes survivantes abandonnent tout leur matériel pour rejoindre Cap Matifou. Cette retraite durera trois jours. La traversée de l’oued El Harrach, gonflé par la pluie, nécessite la construction d’un pont et 75 chevaliers de Malte y laissèrent leur vie. Cet endroit fut appelé le Tombeau des Chevaliers. Le dernier obstacle fut la traversée des marécages de l’oued El Hamiz. La retraite coûta la vie à 2 000 hommes et 8 000 autres furent emprisonnés par les Algériens. Cette victoire fut considérée comme un don de Dieu.
Hassan-Aga expédia une galiote (navire) pour porter la nouvelle de la victoire à la Sublime Porte (Constantinople, Istanbul). Kheireddine Pacha l’introduisit dans le sérail du Sultan. Ce dernier lui donna une magnifique pelisse et un Khattim Sharrif qui l’établissait gouverneur à Alger avec le titre de Pacha .

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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