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Un Certain 23 octobre 1954 a la pointe pescade
l’ultime réunion avant le 1er Novembre

Le dimanche 24 octobre 1954, venait de se tenir l’ultime réunion secrète de l’état major du C.R.U.A. à la Pointe Pescade ( Raïs Hamidou aujourd’hui ) au 24 rue Comte Guillot ( aujourd’hui avenue Bachir Bedidi ) chez Mourad Boukechoura, qui servait de refuge et de lieu de réunion. Tous le détails mis en place chacun des six était entièrement responsable le 31 octobre à minuit pour donner le départ de l’ébranlement qui durant plus de sept ans d’une guerre terrible et sans merci, permit à l’Algérie de s’arracher d’une domination de cent trente ans.

«Octobre 1954 : l’ultime réunion des Six pour fixer et décider du déclenchement de la révolution, discuter du contenu de la proclamation du 1er Novembre 1954, des dernières dispositions, se déroula au domicile de Si Mourad à la Pointe Pescade. Mohamed Boukechoura fut au rendez-vous du 1er Novembre 1954 avec les différents groupes aux missions nettement définies pour Alger et sa périphérie, en contact direct et permanent avec Zoubeir Bouadjadj…» 
Le témoignage est de Rabah Bitat en sa qualité de membre du comité historique des Six. Un hommage à celui dont le domicile avait pleinement été mis au service de la cause nationale en servant aussi bien de refuge que de lieu de réunions secrètes à l’état-major du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA).
«C’est tout naturellement que son domicile, sis à la Pointe Pescade, fut un refuge pour tous ceux d’entre nous qui furent traqués par la police française au lendemain de ce qui fut nommé le complot de l’OS. Didouche, Ben M’hidi, Boudiaf, Abdelmalek Ramdane, Boussouf, Si Ahmed Bouchaïb et bien d’autres furent hébergés chez Mourad à la Pointe Pescade où se sont tenues de nombreuses réunions secrètes», ajoutera Rabah Bitat, ami et compagnon de celui qui a été également compagnon de nombreuses autres personnalités ayant marqué l’histoire de la lutte pour la libération nationale.
A la Pointe Pescade (aujourd’hui Raïs Hamidou), personne dans cette paisible petite ville balnéaire si chère à la France coloniale ne pouvait soupçonner que le numéro 24 de la rue comte Guillot (actuellement avenue Bachir Bedidi) contenait une pièce pour hôtes VIP de la lutte armée, recherchés alors par la police française après la découverte de l’Organisation spéciale (OS). L’une des trois pièces d’une modeste demeure que Mourad Boukechoura, sa femme et leurs quatre enfants partageaient avec Madjid Boukechoura, frère de Mourad, marié et père de quatre enfants lui aussi. Une pièce seulement donc pour chacune des deux familles nombreuses alors que la troisième servait de haut lieu stratégique où s’épanouissaient les convictions d’hommes voués au seul idéal de restituer aux Algériens leur grande maison Algérie.
Et si Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem, Mustapha Ben Boulaïd et Rabah Bitat avaient choisi de domicilier leurs espérances, leurs convictions et leur engagement chez la famille Boukechoura, c’est parce que ce natif de la Casbah en 1922 qu’est Mourad avait, «dès son jeune âge, fait le choix d’une vie entièrement consacrée à la lutte contre l’occupant français pour le rétablissement de la nation algérienne», témoignera encore Rabah Bitat, reconnaissant à un homme si dévoué à la causse nationale qu’il avait fini par jouir du respect des hauts responsables. De leur confiance aussi qui allait être renouvelée ce 23 octobre 1954 lorsque le comité des Six se réunit chez Mourad Boukechoura, décide le déclenchement de la révolution en fixant la date définitive du 1er Novembre 1954, crée le Front de libération nationale (FLN) et l’Armée de libération nationale (ALN) et partage le territoire national en cinq zones. «Ce 23 octobre, dans une chambre à côté de celle où les six historiques étaient réunis, Mourad Boukechoura, son frère Madjid et moi-même patientaient», écrira Aïssa Kechida dans on ouvrage les Architectes de la révolution. Les architectes d’une révolution planifiée dans des lieux qui appartiennent à l’histoire pour l’éternité, mais qui, malheureusement, semblent avoir besoin d’architectes à leur chevet.
Comme ce 24, rue Bachir Bedidi qui tombe en ruine et dont le badigeonnage de façade et des circonstances annuelles ne peuvent sauver les apparences et conserver à ce repère l’adresse qui est sienne dans l’histoire du 1er Novembre. 
Les générations futures doivent être fières de leur passé», «Notre commune a eu le privilège d'abriter cette réunion historique qui a permis un peu plus tard à déclencher la guerre de libération le 1er Novembre 1954»....

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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